Comprendre l’assurance auto

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Assurance auto : qu’est-ce que le dommage corporel ?

Un dommage corporel est une atteinte physique ou psychique causée par un accident de la route. Son indemnisation dépend du profil de la victime, du niveau de responsabilité et des garanties souscrites. Une expertise médicale détermine le montant, calculé selon des barèmes précis et reconnu par les assureurs. Qu’est-ce qu’un dommage corporel ? Un dommage…

Un dommage corporel est une atteinte physique ou psychique causée par un accident de la route. Son indemnisation dépend du profil de la victime, du niveau de responsabilité et des garanties souscrites. Une expertise médicale détermine le montant, calculé selon des barèmes précis et reconnu par les assureurs.

Qu’est-ce qu’un dommage corporel ?

Un dommage corporel désigne toute atteinte physique subie par une personne à la suite d’un accident de la route. Cela peut aller d’une simple contusion à des fractures, des lésions internes, une invalidité permanente, voire entraîner la mort. On parle de dommage corporel dès lors que l’intégrité physique ou psychique d’une personne est touchée. Il s’agit donc d’un préjudice qui nécessite souvent des soins médicaux, une hospitalisation ou une rééducation.

Ces dommages peuvent avoir des conséquences importantes sur la vie personnelle et professionnelle de la victime : arrêt de travail, perte de revenus, souffrances physiques et morales, voire besoin d’une assistance à long terme. Tous les usagers de la route peuvent être concernés, que ce soit les conducteurs, les passagers ou les piétons.

Qui peut être concerné par un dommage corporel ?

Tous les usagers de la route peuvent être touchés par un dommage corporel, qu’ils soient à pied, passagers ou conducteurs. Chaque situation implique des droits différents en matière d’indemnisation. Il est donc essentiel de connaître votre statut au moment de l’accident.

Les piétons

La loi Badinter implique qu’un piéton percuté par un véhicule est systématiquement considéré comme une victime aux yeux de la loi. Il bénéficie d’une protection renforcée, car il est vu comme un usager vulnérable. Même si le piéton a traversé en dehors d’un passage piéton ou a commis une imprudence, cela ne remet pas automatiquement en cause son droit à être indemnisé.

L’indemnisation peut toutefois être réduite, voire refusée, en cas de faute inexcusable. C’est-à-dire un comportement d’une gravité exceptionnelle, comme traverser une autoroute à pied ou surgir brusquement sur la chaussée de manière imprévisible. Dans la majorité des cas cependant, le piéton reste protégé, et c’est l’assureur du conducteur responsable qui doit indemniser les préjudices subis.

Les passagers

Les passagers d’un véhicule impliqué dans un accident sont également considérés comme des victimes. Ils bénéficient, à ce titre, d’un droit à indemnisation, indépendamment de leur lien avec le conducteur ou des circonstances de l’accident. Que le conducteur soit en tort ou non, l’assurance est tenue de prendre en charge les dommages corporels subis par les passagers.

Cette protection s’applique dès lors qu’ils ne sont pas eux-mêmes à l’origine de l’accident par un comportement fautif. Par exemple, si un passager perturbe la conduite du véhicule de manière volontaire et provoque l’accident, son droit à indemnisation peut être remis en cause.

Dans la grande majorité des cas, les passagers sont indemnisés via la garantie responsabilité civile du conducteur, ou par le biais du FGAO si aucun responsable n’est identifié.

Les conducteurs

Le conducteur est un cas particulier. Contrairement aux passagers et aux piétons, il n’est pas automatiquement considéré comme une victime indemnisable. Pour être couvert en cas de blessures, le conducteur doit avoir souscrit une garantie spécifique dans son contrat d’assurance : la garantie du conducteur.

Cette garantie permet de compenser les préjudices subis, qu’il soit seul impliqué dans l’accident ou responsable. Elle peut couvrir les frais médicaux, la perte de revenus, l’invalidité permanente ou encore le préjudice moral. Toutefois, toutes les garanties ne se valent pas : les montants d’indemnisation et les conditions de prise en charge varient d’un contrat à l’autre. Il est donc essentiel de vérifier les plafonds, les exclusions et les délais d’indemnisation prévus dans votre police d’assurance.

Sans cette garantie, un conducteur responsable d’un accident ne percevra aucune indemnisation pour ses blessures, même graves.

Qui doit indemniser les victimes ?

Après un accident, la question de l’indemnisation est cruciale. Tout dépend du degré de responsabilité de chacun. En fonction de votre implication dans l’accident (responsable, partiellement responsable ou totalement victime) les règles changent. Voici ce qu’il faut savoir sur la prise en charge des dommages corporels.

Si on est responsable de l’accident

Si vous êtes responsable de l’accident, c’est votre assurance qui prend en charge l’indemnisation des autres victimes : passagers, piétons, et les conducteurs des autres véhicules impliqués. Cette indemnisation est rendue possible grâce à la garantie responsabilité civile, qui est obligatoire dans tous les contrats d’assurance auto.

En revanche, cette garantie ne couvre pas vos propres blessures. Pour être indemnisé personnellement, vous devez avoir souscrit une garantie du conducteur. Sans cette option, vous ne recevrez aucune compensation pour vos dommages corporels, même en cas de blessures graves. Cette situation peut être lourde de conséquences, notamment si l’accident entraîne une incapacité de travail ou des frais médicaux importants.

Il est donc essentiel de bien vérifier les garanties incluses dans votre contrat d’assurance, surtout si vous circulez régulièrement ou si vous êtes souvent seul au volant.

Si on est partiellement responsable de l’accident 

Si la garantie du conducteur est souscrite l’assuré est indemnisé des dommages corporels quel que soit son degré de responsabilité. 

En cas de désaccord ou de situation complexe, une expertise ou une procédure judiciaire peut être engagée pour trancher.

Si on n’est pas responsable de l’accident

Dans ce cas, vous êtes considéré comme une victime à part entière. Vous avez donc droit à une indemnisation complète pour les dommages corporels subis. C’est l’assurance du conducteur responsable de l’accident qui prend en charge l’indemnisation, grâce à sa garantie responsabilité civile obligatoire.

Cette indemnisation couvre généralement l’ensemble des préjudices : frais médicaux, perte de revenus, douleurs physiques et morales, invalidité éventuelle, etc. En pratique, votre assureur peut également intervenir en tant que représentant pour engager les démarches auprès de l’assureur adverse.

Si le responsable n’est pas identifié (accident avec délit de fuite, par exemple) ou s’il n’est pas assuré, vous n’êtes pas pour autant sans recours. Le Fonds de Garantie des Assurances Obligatoires (FGAO) peut alors prendre le relais pour vous indemniser. Ce dispositif public a pour but de protéger les victimes d’accidents de la route dans les situations où l’auteur du sinistre n’est pas en mesure d’assumer ses obligations.

Que se passe-t-il si le responsable n’est pas assuré ?

Si le conducteur responsable de l’accident n’a pas d’assurance, cela complique le processus d’indemnisation, mais les victimes ne sont pas pour autant laissées sans recours. C’est le FGAO qui prend alors le relais. Ce fonds public a été créé précisément pour faire face à ce type de situation.

Le FGAO intervient lorsque l’auteur de l’accident est non assuré, non identifié (en cas de délit de fuite) ou insolvable. Il prend en charge l’indemnisation des victimes pour leurs dommages corporels, et parfois matériels, sous certaines conditions. Toutefois, la procédure peut être plus longue qu’avec une assurance classique. Il est nécessaire de fournir un dossier complet, incluant le procès-verbal de l’accident, les justificatifs médicaux, et la preuve que le responsable n’était pas assuré.

Cette garantie permet d’assurer un minimum de justice pour les victimes, en leur donnant accès à une compensation même en l’absence d’assurance du responsable.

Comment fonctionne la garantie dommage corporel ?

La garantie dommage corporel (ou garantie du conducteur) couvre les blessures du conducteur lorsqu’il est responsable d’un accident ou lorsqu’il est seul impliqué. Contrairement à la responsabilité civile, elle permet une indemnisation même s’il n’y a pas de tiers identifié. Cette garantie peut être incluse automatiquement dans votre contrat, mais elle est souvent proposée en option. Il est donc important de vérifier sa présence.

Elle couvre divers types de préjudices : frais médicaux, hospitalisation, pertes de revenus, invalidité permanente, assistance à domicile, voire décès. L’indemnisation dépend du niveau de couverture choisi. Certains contrats fixent des plafonds d’indemnisation ou appliquent des franchises. D’autres peuvent exclure certains cas, comme les accidents sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants.

Cette garantie joue un rôle essentiel, notamment pour les conducteurs qui circulent seuls. Elle garantit une protection financière face aux conséquences souvent lourdes des accidents corporels.

Comment demander une indemnisation si on est victime ?

Vous devez déclarer l’accident à votre assurance dans un délai de 5 jours ouvrés. Cette démarche est essentielle pour ouvrir un dossier de sinistre. Plus vous fournissez d’informations précises, plus le traitement sera rapide.

Si vous avez été blessé, vous devez transmettre à votre assureur l’ensemble des pièces justificatives liées à votre état de santé : certificats médicaux, comptes rendus d’hospitalisation, ordonnances, arrêts de travail, justificatifs de soins ou de rééducation, etc. Ces documents permettent d’évaluer la gravité des dommages corporels subis.

L’assureur exigera également un constat amiable complété ou, en l’absence de constat, un procès-verbal établi par les forces de l’ordre. Dans certains cas, une expertise médicale peut être organisée pour déterminer précisément le montant de l’indemnisation à verser.

Enfin, gardez des copies de tous les documents envoyés et assurez-vous de respecter les délais. Cela évite tout retard ou rejet de votre demande.

Comment est calculée l’indemnisation ?

L’indemnisation dépend de plusieurs critères essentiels, car chaque accident et chaque victime sont uniques. Les éléments pris en compte incluent la nature des blessures (légères ou graves), la durée d’incapacité temporaire ou permanente, les séquelles physiques ou psychologiques, la perte de revenus liée à l’arrêt de travail, ainsi que les souffrances endurées.

Le préjudice moral, les frais engagés (hospitalisation, transport, soins spécifiques), et l’impact sur la vie quotidienne ou professionnelle sont aussi intégrés dans le calcul. L’évaluation de ces éléments repose généralement sur une expertise médicale. Un médecin désigné par l’assureur (ou par voie judiciaire en cas de désaccord) examine la victime et produit un rapport détaillé.

Cette expertise sert de base à l’assureur pour proposer une indemnisation. En cas de désaccord sur le montant, la victime peut demander une contre-expertise ou faire appel à un avocat spécialisé en réparation du dommage corporel.

Quel est le montant de l’indemnisation ?

Le montant de l’indemnisation varie fortement en fonction des circonstances, de la gravité des blessures et de l’impact sur la vie de la victime. Il n’existe pas de somme fixe, mais plutôt des barèmes indicatifs. Ces grilles servent de référence pour évaluer les différents types de préjudices.

Par exemple, une incapacité temporaire de travail peut donner lieu à une indemnisation allant de quelques centaines à plusieurs milliers d’euros, selon sa durée et la perte de revenus associée. Une incapacité permanente, avec séquelles physiques ou psychologiques, peut entraîner une compensation bien plus importante. Le préjudice moral, le préjudice d’agrément (incapacité à pratiquer certaines activités), ou encore les frais liés à l’aménagement du domicile ou du véhicule sont également pris en compte.

Voici quelques exemples de montants indicatifs selon le type de dommage :

Type de préjudiceÉchelle d’évaluationMontant indicatif d’indemnisation
Incapacité temporaire totaleNombre de jours d’arrêt25 € à 50 € par jour
IPP (Incapacité permanente partielle)Pourcentage de 1 à 100 %Jusqu’à 3 000 € par point
Souffrances enduréesNote de 1 (léger) à 7 (très fort)1 000 € à 30 000 €
Préjudice esthétiqueNote de 1 à 71 000 € à 5 000 €
Préjudice d’agrémentAppréciation qualitativeÉvalué selon perte d’activités
Perte de revenusSelon durée et salaireVariable selon la situation
Aménagement du domicile ou véhiculeSur justificatifsJusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’€

Dans les cas les plus graves, l’indemnisation peut atteindre plusieurs dizaines, voire centaines de milliers d’euros. Elle vise à replacer la victime, autant que possible, dans la situation financière qu’elle aurait connue sans l’accident.

Comment déclarer un accident auto ?

Vous devez informer votre assureur dans un délai de 5 jours ouvrés à compter de la date de l’accident. Ce délai est impératif, même si vous n’êtes pas responsable. Passé ce délai, l’assureur pourrait refuser la prise en charge.

La déclaration peut être faite de plusieurs façons :

  • Par courrier recommandé avec accusé de réception,
  • Par téléphone via le service client,
  • Directement en ligne depuis votre espace assuré sur le site de l’assureur,
  • Ou en agence si votre compagnie en possède une.

Il est essentiel d’y joindre un maximum d’informations : constat amiable rempli et signé, photos, coordonnées des témoins, et tout document pouvant appuyer votre version des faits. Déclarer de manière claire, précise et complète permet d’accélérer le traitement du dossier et d’éviter les retards dans votre indemnisation.

Quels éléments doit intégrer une déclaration d’accident auto ?

Pour qu’une déclaration d’accident soit recevable et bien traitée, elle doit contenir un ensemble d’informations précises et vérifiables. 

Voici les éléments indispensables :

  • Date, heure et lieu précis de l’accident : pour situer le sinistre dans le temps et dans l’espace.
  • Identité des personnes impliquées : conducteurs, passagers, piétons ou témoins.
  • Description détaillée des circonstances : manœuvres effectuées, signalisation présente, conditions météo, etc.
  • Schéma de l’accident : présent dans le constat amiable, il permet de visualiser la scène.
  • Témoignages éventuels : noms et coordonnées des témoins oculaires.
  • État des véhicules et dommages corporels apparents : photos conseillées.
  • Coordonnées des assurances et numéros de contrat de chaque conducteur.

Il est également utile d’indiquer s’il y a eu intervention des forces de l’ordre et de joindre le procès-verbal le cas échéant.

Une déclaration claire, complète et transmise dans les délais permet de sécuriser vos droits à indemnisation et de réduire les délais de traitement de votre dossier.

Synthèse

  • Le dommage corporel désigne toute atteinte physique ou psychique subie lors d’un accident de la route.
  • Tous les usagers peuvent être concernés : piétons, passagers, conducteurs.
  • Les piétons et passagers sont généralement indemnisés automatiquement, sauf en cas de faute grave.
  • Le conducteur n’est indemnisé que s’il a souscrit une garantie spécifique : la garantie du conducteur.
  • L’indemnisation dépend de la responsabilité dans l’accident : responsable, partiellement responsable ou non responsable.
  • Si le responsable n’est pas assuré ou identifié, le Fonds de Garantie des Assurances Obligatoires (FGAO) peut intervenir.
  • La garantie dommage corporel couvre le conducteur en cas de blessures, même s’il est seul en cause.
  • Pour être indemnisé, il faut déclarer l’accident dans un délai de 5 jours ouvrés et fournir tous les justificatifs médicaux.
  • Une expertise médicale est souvent nécessaire pour évaluer les préjudices subis.
  • L’indemnisation est calculée selon une grille d’évaluation médico-légale, prenant en compte les souffrances, les séquelles, les pertes de revenus, etc.
  • Les montants peuvent aller de quelques centaines à plusieurs centaines de milliers d’euros, selon la gravité du préjudice.
  • Une déclaration d’accident bien rédigée et complète permet d’accélérer le traitement du dossier et d’obtenir une meilleure indemnisation.

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